Ils étaient tous plus ou moins difformes. Un avait une tête d’une taille supérieure à la moyenne. Un autre avait une jambe qui paraissait mutilée. Ils étaient tous plutôt maigres et fragiles, malgré leurs larges épaules. Ils marchaient tous les cinqs au milieu des détritus qui jonchaient le sol. La décharge s'étendait à perte de vue. Il y a encore des restes de cadavres sur les rochers. Ils paraissent accrochés ici comme d’immense coquillage. Le soleil couchant arrose les carcasses métalliques d’une lumière éclatante se reflétant dans les yeux des cinqs hommes. Leurs mains blessées semblent chercher à travers les carcasses de machines entreposées sur la plage. L’air marin vient s’écraser sur leur visage sali par la poussière qui se dégage des immenses amoncellements qui les dominent. Leurs bottes sont recouvertes d’un liquide noir qui imprègne le sol sous leurs pieds.

Un des hommes observe l’immense silhouette étendue au loin sur le sable. On pourrait se demander s' il s'agit d’une créature marine ou des restes d’un avion. D’ici on peut voir les blocs de béton qui surplombent la mer. Le son des cigales est de plus en plus fort. Les hommes s'éloignent de la mer et semblent se diriger vers de grands bâtiments au loin, leurs silhouettes créant comme un trou béant dans le paysage.